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 2018, <I>année noire pour les personnes LGBT</I>, selon SOS homophobie  - Rapport 2019 
Rapport 2019
2018, année noire pour les personnes LGBT, selon SOS homophobie
 

Le nombre d’agressions physiques signalées à SOS homophobie a enregistré une hausse de 66 % en 2018: une situation qui fait qualifier l'année en question d'"année noire" par SOS homophobie qui publie son Rapport annuel. 

 
 
 
 

Les agressions physiques envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) ont atteint un record en 2018, "une année noire", avec 231 faits signalés, selon le rapport annuel de SOS Homophobie dévoilé mardi à quelques jours de la journée internationale de lutte contre les LGBTphobies qui aura lieu le 17 mai.

Publié chaque année depuis 1997 à partir des témoignages recueillis par l’association, ce rapport permet de suivre, année après année, l’évolution des LGBTphobies en France.

"2018 a été une année noire pour les personnes LGBT", écrivent Véronique Godet et Joël Deumier, coprésidents de SOS Homophobie, en préambule de leur rapport.

Le précédent record d'agressions physiques - 188 cas - datait de l'année 2013, marquée par un pic des actes homophobes lié à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.

L'année 2018, qui enregistre un bond de 66% des agressions physiques LGBTphobes par rapport à 2017, doit ces chiffres à son dernier trimestre, avec un cas d'agression par jour en moyenne signalé à SOS Homophobie.

Au total, en 2018, "SOS Homophobie a recueilli 1.905 témoignages d'actes LGBTphobes", en augmentation de 15% par rapport à 2017 (1.650 témoignages), soit la troisième année de hausse consécutive, observe l'association, dont les données reposent sur sa ligne d'écoute, son chat ou son formulaire en ligne.

Les manifestations de rejet (62%) et les insultes (51%) sont les faits les plus fréquemment signalés par les victimes, devant les discriminations (38%), le harcèlement (20%), les menaces (17%) et la diffamation (17%).

Les hommes, qui représentent 66% des témoignages, sont "plus enclins à s'exprimer et à se tourner vers SOS Homophobie pour dénoncer ce qu'ils ont subi" tandis que les femmes (21%) et les personnes trans (5%) ont "tendance à s'autocensurer ou à se tourner vers d'autres associations", souligne le rapport.

Néanmoins, l'association estime que la forte augmentation des signalements de violences contre les lesbiennes (+ 42%) est davantage le résultat d'une "prise de parole" des victimes que d'une "augmentation de la lesbophobie". "Les témoignages de lesbiennes s'inscrivent assurément dans une vague revendicative", dans la foulée des mouvements #MeToo et #Balancetonporc, se félicite SOS Homophobie.

Comme chaque année depuis 2010, Internet, à l'origine de 23% des signalements en 2018, reste "le premier lieu d'expression des LGBTphobies", déplore l'association. Les réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, agissent comme "une caisse de résonance" de l'homophobie du quotidien, d'où surviennent plus d'un signalement sur deux (54%), notamment dans les lieux publics (13%), puis au travail (11%), en famille (10%), dans le voisinage (9%), dans les commerces (6%) et à l'école (5%), observe SOS Homophobie.

Le ministère de l'Intérieur, dont les chiffres 2018 sont également publiés mardi, a enregistré 1.378 victimes de crimes ou délits antiLGBT, en hausse de 34,3% par rapport à 2017. "Cette évolution pourrait en partie s'expliquer par une tendance des victimes à davantage porter plainte", estime le ministère dans un communiqué. Les injures et les outrages représentent 31,7% des infractions enregistrées, tandis que les violences (physiques et sexuelles) concernent 30% des plaintes, précise le ministère.

"Ces chiffres sont alarmants et interpellent. Ils reflètent une prise de parole des personnes LGBT victimes de violences et de discriminations qui brisent le silence. Ils témoignent de l’ancrage et de la persistance des LGBTphobies dans la société française", écrivent Joël Deumier et Véronique Godet, coprésident·e·s de SOS homophobie.

"Les mesures contre les LGBTphobies annoncées par le gouvernement le 26 novembre dernier ne doivent pas rester lettre morte, insistent les responsables associatifs. Certaines mesures, comme la publication d’une circulaire de la Garde des Sceaux sur les discriminations ou la campagne de communication du ministère de l’Education nationale, ont été mises en place mais nous déplorons la faiblesse de l’action des pouvoirs publics face à la gravité des violences qui frappent les personnes LGBT".

"Combien de référent·e·s LGBT agissent réellement dans les commissariats de police, dans les gendarmeries, au sein des parquet ? Quand la plainte en ligne sera-t-elle effective ? La formation initiale et continue des enseignant·e·s, magistrat·e·s et du personnel pénitentiaire à la lutte contre les LGBTphobies est-elle effective et pérenne ?", interrogent-ils. 

"En deux ans, le gouvernement n’a pas mis fin à la discrimination sur la PMA, entretenant ainsi la stigmatisation des personnes LGBT avec une forme d’irresponsabilité, souligne SOS homophobie.

Dans ce contexte, l'organisation appelle les pouvoirs publics à "agir urgemment et efficacement contre les violences et pour l’égalité des droits". 

Rédaction avec AFP et SOS homophobie 


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