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 Démonstration de force des religieux contre la <I>dépravation des  moeurs</I> - Mali  
Mali
Démonstration de force des religieux contre la dépravation des moeurs
 

Devant une foule de 60.000 personnes, des dirigeants religieux maliens ont réclamé dimanche à Bamako la fin de la "dépravation des moeurs", appelant au départ du Premier ministre auquel ils reprochent notamment une approche laxiste de l'homosexualité, question taboue dans ce pays très majoritairement musulman.

 
 
 
 

A l'appel de l'influent président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), l'imam Mahmoud Dicko (photo), et du chérif de Nioro, Boyé Haïdara, un dirigeant religieux musulman, les travées du stade du 26-mars, le plus grand de la capitale, se sont remplies dès le début de la matinée.

Séparées des hommes, de nombreuses femmes voilées étaient assises dans les tribunes.

"Les musulmans ne peuvent pas laisser les choses pourrir devant eux. Désormais, ils seront vigilants et mobilisés pour leur patrie, leur religion et leur dignité", a lancé l'imam Dicko, 64 ans, qui incarne dans le pays la tendance inspirée par la doctrine wahhabite, en vigueur en Arabie saoudite.

"Il faut une refondation totale du Mali", a ajouté ce farouche défenseur des "valeurs traditionnelles" qui a souvent montré sa capacité à faire plier le pouvoir au cours de la dernière décennie.

Par la voix de son porte-parole, le chérif de Nioro, absent dimanche, a réclamé le "limogeage" du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, que les milieux religieux ont critiqué lors d'une récente controverse née d'un projet de manuel scolaire d'éducation sexuelle prônant une approche tolérante de la question de l'homosexualité.

L'imam Dicko a également appelé à la démission du chef du gouvernement.

L'homosexualité n'est pas illégale au Mali mais des personnes LGBT sont victimes de discriminations, dont des actes de violence "punitive" commis par des membres de leur famille ou de leur entourage, selon des ONG.

Au plus chaud de la polémique, le chef du gouvernement avait annoncé la mise en place d'une commission, incluant "des représentants des autorités coutumières et des sensibilités religieuses", pour "juger de la nécessité d'apporter des amendements ou de l'abandon définitif dudit manuel".

Face à l'hostilité persistante de l'imam Dicko, opposé à "un texte qui veut enseigner l'homosexualité aux enfants à l'école", l'abandon définitif du projet avait été officialisé par le président Ibrahim Boubacar Keïta lors de ses voeux de Nouvel An.

Rédaction avec AFP

 

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